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Pays du Maine, La Sarthe
20 janvier 2008

Hôpital-Dieu de Coëffort


l'Hôpital-Dieu de Coëffort est un édifice religieux siué dans la ville du Mans, à la démarcation entre le secteur centre et le secteur Sud-Ouest.

Il fut fondé en 1180 par Henri II Plantagenêt, comte du Maine et roi d'Angleterre. Sa création a été faite en expiation du meutre de Thomas Becket, alors archevêque de Cantorbéry. Le dispensaire était alors composé d'une grande salle pour malades qui fut agrandie au XVIe siècle puis transformée en chapelle en 1646 par Saint-Vincent-de-Paul. Par la même occasion, la chapelle prit le nom de "La Mission". L'architecture est entièrement de style Plantagenêt. L'hôtel-dieu à inspiré bon nombre d'autres édifices construits avant 1200 dans les terres conquises pas Henri II, comme l'Anjou ou la Normandie.

hôtel dieu coeffort.jpgCet Hôtel-Dieu a été construit vers 1180 sur ordre du roi Henri II, en expiation de l'assassinat de Thomas Becket, l'archevêque de Canterbury. L'extérieur, quelque peu massif et sans décor, dissimule une œuvre toute en finesse : trois vaisseaux parallèles sont séparés par des colonnes qui portent des voûtes d'ogives à 13 mètres du sol.

De très belles peintures sont également à découvrir. Le célèbre trésor de Coëffort, l'un des trois plus beaux ensembles d'orfèvrerie civile médiévale qui nous soit parvenus, y a été découvert en 1953. II sera de nouveau visible en 2007 avec l'ouverture du Musée d’Archéologie et d’Histoire.



hôtel dieu coeffort.jpghôtel dieu coeffort.jpg


Le trésor de Coëffort

Le trésor de Coëffort est un ensemble unique d'orfèvrerie médiévale civile française, tant par sa datation que par le nombre important de ses pièces (trente et une), par le nombre de poinçons (dix-huit dont quatorze identiques sur des pièces de types différents) et par la présence d'inscriptions précisant l'affectation de cette vaisselle d'argent très sobre à l'usage courant d'une confrérie hospitalière. Autant d'éléments lui donnent une grande unité que ne possèdent pas toujours les quelques rares grands trésors médiévaux.

Coëffort est un ancien hôtel-Dieu, dont la salle des malades (fin XIIe siècle), après bien des péripéties, _est devenue depuis 1951 l'église paroissiale Sainte-Jeanne d'Arc de Coëffort au Mans.

Trésor de Coëffort - Pièces en argent en partie dorées datées de la fin du XIV°, début du XV° - Le Mans Trésor de la cathédrale

Tant par leurs dimensions que par leur forme, les coupes sans aucun décor sont à rapprocher des coupes du trésor de l'Ariège, datées du milieu du XIVe siècle (1320-1360) et surtout de la coupe du trésor de Lessay, conservée au Cabinet des Médailles, datée d'avant 1420 (année de l'enfouissement de ce trésor). Quant aux sept coupes dont le fond est orné de cercles concaves, on en connaît peu de semblables. Il semble que la plupart des récipients aient été principalement utilisées pour boire. Des représentations de repas nous donnent des précisions sur leur fonction ; elles étaient généralement placées près des récipients pour le service des boissons, sur le buffet disposé en dehors de la table.

La contenance moyenne des coupes de Coëffort est égale à celle du gobelet et équivaut environ à 450 ml, ce qui correspond presque à une demi-pinte. Les mêmes objets ont pu servir aussi pour des aliments plus ou moins liquides.

Les cuillères, au nombre de treize, appartiennent à deux types différents. Le premier est représenté par _huit cuillères, dont le cuilleron assez concave a un contour circulaire très légèrement brisé en pointe à l'extrémité située à l'opposé du manche qui est long ,plat et terminé par un gland ; ces éléments décoratifs, glands et têtes, sont dorés et obtenus par un travail dans la masse de l'argent au marteau et au ciselet, accompagné peut-être d'un peu de gravure entamant la matière. Le deuxième type, plus tardif, comporte cinq cuillères dont l'extrémité du cuilleron n'est plus brisée mais arrondie, s'allonge et se poursuit sans coude vers le manche à section prismatique ; il n'y a plus de décor rapporté à la jonction des deux éléments et le manche se termine soit encore par un gland, soit par une boule plus ou moins grosse. Cet ensemble est complété par une cuillère pliante . A la charnière simple située à la jonction du cuilleron et du manche s'ajoute une tête d'animal dorée mobile , dont la gueule béante permet, par glissement, de bloquer la charnière et de maintenir ainsi la cuillère ouverte.

Les autres types des cuillères de Coëffort sont courants au Moyen Age. On peut estimer que les cuillerons à extrémité pointue remontent plutôt au XIIIe siècle et les cuillerons circulaires au XIVe siècle.

Dans l'ensemble des trente et un objets de Coëffort, on ne trouve d'inscriptions que sur les coupes, si l'on excepte l'inscription décorative du gobelet. Treize coupes sur seize en portent une sous le fond, à l'extérieur. Ces inscriptions sont gravées en caractères gothiques et, dans plusieurs cas, sont situées entre deux lignes tracées parallèlement qui ont servi de guide au graveur. Il s'agit de patronymes précédés soit de l'initiale d'un prénom, soit d'un prénom entier au génitif latin. Neuf de ces prénoms sont eux mêmes précédés d'une abréviation du mot latin " magister ". Trois d'entre elles sont suivies de la lettre P. Il peut s'agir de l'initiale du mot latin " presbyter " signifiant ainsi que ces confrères sont prêtres.

En outre, huit inscriptions sont accompagnées d'une marque consistant en une lettre gothique C enserrant une croix patée. La présence de ce C est bien évidemment à mettre en relation avec la confrérie de Coëffort.

L'étude de l'histoire et des archives de la Maison-Dieu de Coëffort a permis d'identifier certains noms comme étant des noms de membres de la confrérie desservant cet établissement dans la première moitié du XVe siècle.

Outre les inscriptions et les marques, la plupart des objets de Coëffort portent des poinçons : c'est le cas du gobelet, du récipient verseur, de quatorze coupes et de deux cuillères, soit au total dix-huit objets. Les poinçons sont toujours situés sur le bord extérieur des objets, excepté sur l'une des cuillères. Ces poinçons représentent pour la plupart les initiales G.L. et I.B., entourant une fleur de lys, le tout dans un cercle ; ils ne présentent pas un aspect de poinçons de maître. L'étude de ces poinçons vient confirmer et préciser les datations faites d'après les formes, décors, techniques, marques et inscriptions. Il apparaît ainsi que le trésor de Coëffort est un ensemble assez homogène de pièces appartenant à deux époques différentes mais relativement proches : la première moitié du XIVe siècle pour un groupe de huit cuillères et le dernier quart du XIVe siècle pour les vingt trois autres objets. Les inscriptions y auraient été gravées de la fin du XIVe siècle jusqu'au de uxième quart du XVe siècle. L'absence d'éléments plus tardifs permettrait de situer la date de l'enfouissement avant le milieu du XVe siècle. Les incursions anglaises dans le Maine s'amplifient à partir de 1417 jusqu'à sa conquête méthodique et jusqu'au siège du Mans en 1425. Le manque de sécurité de la Maison-Dieu de Coëffort , située dans les faubourgs du Mans, a pu être alors la raison de l'enfouissement de l'argenterie de la confrérie.

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